L’Escitalopram est un antidépresseur principalement prescrit pour soulager la dépression. Il peut par ailleurs être utilisé dans le cadre des attaques de panique et des troubles obsessionnels compulsifs. Ce médicament fait partie de la famille des Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (aussi appelé ISRS). Ce médicament doit être utiliser avec prudence associé à certaines substances ou pathologies. L’alcool fait parti des associations dangereuses. Je vous explique pourquoi dans cet article.
Comment marche l’Escitalopram ?
L’Escitalopram agit en augmentant la disponibilité de la sérotonine dans le cerveau. C’est une molécule du cerveau, appelée neuromédiateur, qui a pour rôle de stimuler certains neurones. Aussi appelée hormone du bonheur, c’est la principale hormone régulatrice de l’humeur.
Malgré son rôle important sur l’humeur la sérotonine peut aussi avoir des effets anxiogènes. En effet, des idées noires peuvent apparaître temporairement en début de traitement. C’est pour cette raison que la dose est administrée progressivement. On commence par une petite dose pour arriver petit à petit à la dose thérapeutique. De plus les médecins prescrivent souvent un anxiolytique à l’initiation du traitement en cas de fortes angoisses.
Escitalopram et alcool, quels risques ?
L’Escitalopram peut avoir comme effets indésirables une baisse de la vigilance, une somnolence ou encore l’apparition de vertiges. La prise simultanée avec de l’alcool est donc très fortement déconseillée. Les effets indésirables peuvent s’amplifier fortement, particulièrement dans les douze heures qui suivent l’administration, mettant donc le patient en danger.
Le patient amené à conduire un véhicule motorisé (voiture ou véhicule de chantier) doit donc impérativement éviter d’associer l’alcool et l’Escitalopram. En effet l’association diminue fortement les réflexes et la vigilance.
D’autre part, la prise d’alcool aigüe diminue l’efficacité des enzymes qui ont pour rôle de dégrader les médicaments. Ce mécanisme aura pour conséquence d’augmenter la quantité des médicaments dans le sang, entrainant ainsi un sur-dosage. Au contraire, un alcoolisme chronique augmente la quantité de ces enzymes de dégradation.
Les autres associations à éviter avec l’Escitalopram
Les inhibiteurs de la monoamine oxydase ou IMAO
L’Escitalopram ne doit pas être pris avec les IMAO comme :
- Le Moclobémide et l’Iproniazide qui sont aussi des antidépresseurs
- Le Linézolide qui est un antibiotique
Les IMAO inhibent la dégradation de la sérotonine ce qui augmente sa quantité disponible dans le cerveau. En effet, l’association de ces deux grandes familles de médicaments (ISRS et IMAO) augmenterait fortement la quantité de sérotonine présente dans le cerveau. Cet excès peut causer un syndrome sérotoninergique. Il se caractérise par des signes :
- digestifs : diarrhées, nausées, vomissements
- neuropsychiques : agitation, confusion
- moteurs : tremblements, rigidité
- végétatifs : sueurs, hypo ou hypertension, tachycardie
Si ce syndrome n’est pas pris rapidement en charge il peut conduire à un coma. Un traitement par Escitalopram doit donc commencer entre sept et quatorze jours après l’arrêt d’un IMAO.
Les médicaments torsadogènes
L’Escitalopram augmente le risque d’avoir une torsade de pointe. C’est un trouble du rythme cardiaque qui peut avoir des conséquences graves. Il est donc contre-indiqué chez les personnes qui ont un risque ou un antécédent de torsade de pointe ou en association avec d’autres médicaments pouvant également augmenter ce risque.
Exemples :
- Les antiarythmiques comme la Quinidine, l’Amiodarone et le Sotalol
- Certains antipsychotiques comme l’Halopéridol
- Les antidépresseurs de la famille des tricycliques comme l’Imipramine ou la Clomipramine
- Certains antibiotiques comme le Moxifloxacine
Pour conclure évitez au maximum les prises d’alcool pendant votre traitement par Escitalopram. Même à petite dose l’association peut avoir des conséquences graves. Il est parfois difficile de refuser un verre d’alcool en société mais il existe toujours des solutions pour contourner le piège. Vous pouvez par exemple dire que vous êtes sous antibiotiques si vous ne souhaitez pas parler de votre problème psychiatriques. Enfin pensez à prendre vos ordonnances de traitement en cours quand vous rendez visite à un médecin qui ne vous connait pas. Il pourra ainsi éviter les associations de médicaments dangereuses.